En quête de la gnose


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En quête de la gnose
Henri-Charles Puech

Quatrième de couverture
D’Henri-Charles Puech (1902-1986), peu d’écrits sont accessibles autrement que par la consultation des revues savantes. Depuis longtemps, la nécessité se faisait sentir d’un recueil des principaux articles et cours consacrés à la Gnose par le professeur au Collège de France. La réunion de ces travaux montre la continuité d’une recherche patiemment poursuivie depuis une cinquantaine d’années, et dont les étapes ont été marquées par deux révolutions successives : la découverte d’un ensemble de documents manichéens au Fayoum, en 1930, et celle d’une « bibliothèque » gnostique à Nag Hammâdi (Haute-Égypte) en 1946. Certaines des études ici recueillies s’attachent aux documents nouveaux point par point ; d’autres proposent des vues générales sur cette attitude tout ensemble religieuse et spéculative que l’Histoire des Religions désigne du nom de Gnose, étudiée telle qu’elle a été et telle qu’elle est.

I. La Gnose et le temps.

Quelques articles préparent en un sens à l’étude de la Gnose : la notion de Démiurge chez « Numénius d’Apamée », la « position spirituelle de Plotin », la « Ténèbre mystique » et la théologie négative chez le Pseudo-Denys ; d’autres, concernant des sources gnostiques jusque-là négligées, sont complétés et confirmés par les sources nouvelles (« Plotin et les gnostiques », « Fragments de l’Apocalypse d’Allogène »); d’autres enfin comparent les trois conceptions du temps qui s’offraient à l’Antiquité finissante : circulaire pour les Grecs (l’éternel retour), en droite ligne pour les chrétiens (de la chute vers le salut en passant par Jésus), et en ligne brisée, symbole d’absurde incohérence, pour les gnostiques, en ceci ressemblants à tels penseurs modernes.

II. Sur l’Évangile selon Thomas

L’Évangile dont le texte copte a été retrouvé en haute Égypte, et dont une traduction est donnée en tête du volume, a fait sensation aussitôt son existence révélée, en particulier par diverses notes et communications de l’auteur ici reproduites. Il s’agit de plus d’une centaine de « paroles » que Jésus aurait adressées à son disciple Thomas, gardées secrètes et répandues dans les milieux gnostiques et manichéens. Les unes s’apparentent aux paroles du Nouveau Testament; les autres sont inconnues et mettent en oeuvre de nombreux thèmes gnostiques que H-Ch. Puech met à nu, esquissant ainsi, de tout ce courant de pensée, une interprétation systématique dont un grand spécialiste du mysticisme iranien, traitant de motifs voisins, a pu souligner « la richesse et la densité exceptionnelle » (Henry Corbin, En Islam iranien, II).

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